Calamity Dati : dernier scandale avant inventaire
Le NouvelObs.com
Donc, pour rappel, au 1er mars 2009, 62.700 personnes étaient incarcérées pour une capacité de 52.535 places. Un record de surpopulation a même été battu à l’été 2008. Contactée par NouvelObs.com, l’Union syndicale des magistrats note également que Rachida Dati met en avant des réformes qui n’ont pas encore été votées comme la réécriture du Code pénal et du code de procédure pénale ou le projet de loi pénitentiaire qui n’est qu’au stade de la "présentation", note l’USM dans un contre-bilan de l’action de la garde des Sceaux." On se doute que les réactions syndicales ne sont pas tendres : "Le livret sonne donc davantage comme "une opération de communication personnelle", explique Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la magistrature, interrogée par NouvelObs.com. C’est "consternant mais pas étonnant", renchérit le président de l’USM, Christophe Régnard. La conclusion du livre fait d’ailleurs grincer les dents des syndicats. On peut en effet lire : "La ministre, dès son entrée en fonction, a décidé d’aller à la rencontre des élus, des professionnels du droit et de la justice, des experts, des représentants du monde associatif… Le dialogue et la concertation n’ont jamais fait défaut". "Si Mme Dati y croit elle-même, très bien", commente Christophe Régnard avant d’ajouter : "On peut dire que tout va bien, mais la réalité du terrain est très différente". C’est "une contre-vérité" pour Emmanuelle Perreux qui cite l’exemple de la réforme de la carte judiciaire : "Rachida Dati n’a réuni qu’une seule fois le comité consultatif qu’elle avait créé". D’autant que la fin du mandat de Rachida Dati est notamment marquée par la plainte contre elle de l’USM pour "injure contre un corps constitué".
Quelle est la justification de l’opération, selon le ministère de la Justice ? "C’était l’occasion de dire ’voilà le bilan’ après deux ans d’un éventail très large de réformes" Mais pour quoi faire, bon sang ? Au-delà des milliers d’euros qu’a coûté la réalisation de la brochure - on ne saura pas au juste combien, la Chancellerie refusant de répondre, autre scandale ! -, c’est le principe qui compte : comment ose-t-elle ainsi instrumentaliser les moyens du ministère au profit de sa communication personnelle, avec ce fascicule entièrement à sa gloire ? Emmanuelle Perreux s’insurge que cette "opération pour vanter les mérites de Mme Dati est payée par le contribuable sur les moyens du ministère alors que d’autres dépenses sont bien plus prioritaires". Finalement, Calamity Dati "réussit" une sortie à l’image parfaite de son personnage : tout en clinquant et paillettes, témoignage du culte indécent qu’elle se voue à elle-même. Jusqu’au bout, son passage au ministère aura été révélateur de sa nature profonde : autoritaire, incompétente et d’un narcissisme obscène.
Source Agoravox.fr