Controverse après l'arrestation de syndicalistes de GDF et EDF

Publié le par Le Veilleur

L'arrestation, jeudi à Paris, de 74 syndicalistes de GDF Suez et d'EDF accusés de dégradations aux sièges d'organisations patronales a provoqué une controverse politique entre majorité et opposition.

La gauche a estimé que la violence résultait de l'absence de négociations salariales dans ces entreprises et demandé au gouvernement de les favoriser. La CGT a dénoncé une "rafle" et des "gardes à vue politiques". L'UMP, le parti majoritaire, a fermement condamné ce type de violences.

Le parquet, qui est sous l'autorité hiérarchique du ministère de la Justice, n'a pas engagé de poursuites pour l'instant, dans l'attente de l'examen des procédures de police, a dit une porte-parole.

Les syndicalistes, dont plusieurs dirigeants CGT du secteur, ont été placés en garde à vue avant d'être remis en liberté au terme d'interrogatoires de plusieurs heures.


Les manifestants, qui demandent des augmentations de salaires, ont fait irruption au siège de l'organisation patronale du gaz et au siège d'ERDF et de GRDF, les filiales de distribution, dans le VIIIe arrondissement.

Selon une source judiciaire, ils ont arraché des câbles, écrit des slogans sur les murs à la peinture et renversé des tables. La CGT assure qu'aucune dégradation n'a été commise, parle de "mascarade" dans un communiqué. Elle demande "l'arrêt de toutes les sanctions en cours".


Il est courant en France que ce type d'action, usuel par exemple dans les manifestations d'agriculteurs, ne donne lieu à aucune poursuite. Les procureurs, maîtres de l'opportunité des poursuites, n'y sont pas tenus. Ils peuvent légalement recevoir des instructions du gouvernement visant à apaiser les conflits.


BUFFET ÉCRIT A FILLON


Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, a écrit au Premier ministre pour protester et lui demander de favoriser l'ouverture de négociations. "Cette stratégie de dénégation du fait syndical et de provocation de salariés en lutte est indigne d'entreprises nationales dont l'Etat reste le principal actionnaire", dit-elle.


Le député socialiste Claude Bartolone a renchéri. "Si on veut éviter ces violences, il faut montrer que la négociation sert à quelque chose", a-t-il estimé sur RTL.


Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a rejeté de son côté le recours à la violence comme forme d'action syndicale.


"J'aimerais bien qu'aucun responsable politique ne s'amuse à légitimer des faits d'une telle violence. La violence n'a jamais été une forme d'action syndicale, ça n'a jamais rien réglé dans notre pays", a-t-il souligné sur LCI.

Depuis fin mars, les salariés de GDF et d'EDF, conduits notamment par le syndicat CGT, mènent diverses actions pour demander des augmentations de salaires, avec notamment des coupures sauvages partout dans le pays.

Une enquête préliminaire de police a été ouverte en avril à la suite de coupures volontaires de gaz, mais là encore personne n'a été poursuivi à ce jour.


En pleine crise économique, un débat s'ouvre sur le recours à la violence. Des séquestrations de cadres dans quelques usines promises à la fermeture, condamnées par la classe politique, ont presque toutes contraint les directions des sociétés à améliorer leurs offres ou à ouvrir des discussions.

Source LeMonde.fr

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