Hadopi : Sarkozy s'entête, Albanel découvre la licence globale

Publié le par Le Veilleur

«J'irai jusqu'au bout» a promis Nicolas Sarkozy à Versailles, parlant de la régulation du web. Malgré les censures successives, le Président s'accroche à sa loi emblématique et promet «l'innovation» sans envisager de changer d'avis sur Internet.

A Versailles, noblesse oblige, on est bien obligé de revendiquer sa part d'ancien Régime ! Va pour le déficit, l'économie responsable et la fiscalité verte... mais sur Internet, le Président n'a rien cédé : «comment peut-on accepter que les règles qui s'imposent à toute la société ne s'imposent pas sur Internet ? Interrogeait Nicolas Sarkozy devant le Congrès. C'est aussi l'avenir de notre culture que je défends. C'est l'avenir de la création. J'irai jusqu'au bout.» Le message est clair : la Hadopi passera, quoiqu'il arrive !

Internet : dernière zone d'insécurité ?
Coïncidence, le passage sur la régulation du web tombe juste après un couplet sur le capitalisme qui «devient fou quand il n'y a plus de règles.» Un raisonnement déjà suivi à l'Assemblée nationale par Frédéric Lefebvre, fier défenseur des idées présidentielles, avant que ce dernier n'éveille la conscience de ses collègues sur «les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs» qui y avaient  fait leur nid...

Enchaînant pour sa part sur la question de la prison, Nicolas Sarkozy ravale le téléchargement illégal sur Internet au niveau de la petite délinquance. Pas très malin pour celui qui vante la «révolution numérique» qui va bousculer les modes de consommation et de production, Hadopi étant l'un des plus violents freins au logiciel libre et aux nouveaux modes d'échange de culture et d'information. Les multiples rejet de la Hadopi, par le Parlement européen, français puis par le Conseil constitutionnel, ne dissuade pourtant pas le Président.

Il ne peut être dit que le web résista à Sarkozy
Alors à quoi s'accroche-t-il ? Au soutien des artistes «de gauche», d'abord, qui ont signé des deux mains l'appel d'Albanel à sauvegarder leurs rentes. Ensuite, à une certaine idée de la sécurité, consistant à n'épargner aucun domaine de la marque de ses réformes. Il ne faut pas qu'il soit dit que Sarkozy a reculé devant Internet. Le Président doit être insubmersible.

Albanel l'a bien compris qui applaudissait benoîtement le censure du Conseil constitutionnel, comme une victoire. En coulisse, on murmure que la ministre de la Culture, bien que presque sûre de faire ses cartons à l'occasion du remaniement, préparerait une offre de licence globale qui correspondrait plutôt aux idées des opposants à la loi, comme la Quadrature du Net... à ceci près que l'offre est élaborée sur le modèle hérité de Denis Olivennes et de sa Dadvsi, au plus grand profit des majors et grosses boîtes. On ne change pas sur tout aussi vite : les privilèges des nobliaux de la culture de masse s'accordent si bien avec le stuc de Versailles.

Source Marianne2.fr
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