Hôpital : Sarkozy défend l'équilibre de sa loi

Publié le par Le Veilleur

L'Élysée estime les concessions faites aux médecins suffisantes pour les apaiser.

«Je le dis aux sénateurs : je crois que nous avons trouvé un bon équilibre, nous n'irons pas plus loin.» Venu mardi à Nancy défendre la réforme de l'hôpital, quelques heures avant que le Sénat n'entame l'examen de la loi Bachelot, Nicolas Sarkozy a été clair. Le gouvernement ne soutiendra plus de modification. À l'exception des amendements déjà annoncés, notamment sur les CHU, c'est la version mise sur pied par la commission des affaires sociales du Sénat que le chef de l'État souhaite voir adoptée.


Lors d'une table ronde animée par l'ancien ministre socialiste Claude Évin, président de la Fédération hospitalière de France, dont il a loué les qualités, Nicolas Sarkozy a décrit le compromis : aux médecins le projet médical, au directeur la gestion de l'établissement. «Il faut qu'à l'hôpital il y ait un responsable. Quand il y a un déficit, personne n'est responsable, car tout le monde a un peu de pouvoir. Pourquoi le directeur ? Parce qu'un directeur rendra des comptes devant l'agence régionale de santé. Mais, rappelle le président de la République, nous avons fait du président des médecins le numéro deux de l'hôpital.» Et sur la nomination des chefs de pôle qui a exacerbé les tensions entre médecins et administratifs, il résume : «C'est le président de la CME qui propose», autrement dit le représentant des médecins élu par ses confrères, «et c'est le directeur qui décide».

«Le directeur sera aussi jugé sur sa capacité à animer une équipe, prévient Nicolas Sarkozy. Un directeur en bagarre avec les médecins, ça ne peut pas marcher. Nous évaluerons la loi, nous n'hésiterons pas à la corriger.» 
 
Mouvement qui se dégonfle


Les directeurs d'hôpital re­dou­tent que ces concessions vident la réforme de sa substance. Suffiront-elles à apaiser la grogne des médecins hospitaliers ? La nouvelle mouture de la loi «va dans le bon sens, approuve Jean-Luc Schmutz, président de la CME du CHU de Nancy. Nous sommes d'accord pour une médicalisation de la décision, pour que le directeur décide mais assisté par le président de la CME». En outre le rapport Marescaux, que le président a promis d'appliquer, «est plutôt positif, poursuit le docteur Schmutz, il revalorise les CHU et la recherche». Or la contestation venait des centres hospitalo-universitaires, Paris en tête. De quoi inspirer confiance à l'Élysée avant la mobilisation de demain : «La journée est programmée, elle aura lieu.
Mais le mouvement est en train de se dégonfler.»

 

Le chef de l'État s'est également exprimé sur les déserts médicaux. Mais on l'a connu au début de sa présidence plus offensif sur la liberté d'installation des médecins libéraux. «Si le système ne se régule pas de lui-même» pour mieux répartir les praticiens, «un jour, les pouvoirs publics devront intervenir. Soit on est raisonnable et contractuellement on trouve ensemble des résultats, soit à un moment il faudra prendre des mesures moins contractuelles. Ca vaut aussi pour les gardes».

Son entourage évite de se prononcer sur le rétablissement - souhaité par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot - de sanctions financières pour les médecins des zones surdenses qui refuseraient, dans quelques années, d'aller en renfort de leurs confrères de banlieue ou de campagne débordés. La mesure, votée par les députés, a été supprimée par les sénateurs en commission. «Au Parlement de trancher», dit l'Élysée.


Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy avait visité au pas de charge quelques services de l'hôpital central du CHU. Quartier bouclé, portes de l'établissement fermées, couloirs déserts et CRS en tenue anti-émeute de faction, il n'a croisé que quelques dizaines d'agents.
  
Interpellé par une technicienne de laboratoire sur les déficits et les suppressions de postes pour les résorber (650 en quatre ans prévus à Nancy sur un total de 10 000), il a répondu avoir «trouvé ces déficits» en arrivant à la présidence.


Rétablir l'équilibre «redonnera des marges de manœuvre» pour investir et rendre à l'hôpital son attractivité en payant mieux les personnes, a-t-il complété ensuite lors de la table ronde.

Source LeFigaro.fr

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